« Made in Germany (EP.28) » : différence entre les versions

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[[Fichier:Cit ouvert.png|100px|rigt|lien=https://wiki.datagueule.tv/Fichier:Cit_ouvert.png]]'''À trop regarder la copie de son voisin, on en oublie de remplir la sienne. Bonjour !'''
[[Fichier:Allemagne 1.jpg|vignette|Porté par le “Boom Izanagi”, le Japon survole la crise avec plus de 10% de croissance par an ! Mais en 1990, la bourse de Tokyo s'effondre, fin du mythe.]]
Ah, LE modèle Allemand ! Depuis la crise de 2008, à en croire nos dirigeants, il semblerait qu'en matière d'économie, l'herbe soit plus verte outre-Rhin. Cela dit, ça n'a rien de nouveau. À chaque crise, son bon élève.
Dès les années 1970 l'économie mondiale vacille, ébranlée par les « chocs pétroliers ». Tout le monde cherche alors à comprendre le “miracle japonais”. Porté par le “Boom Izanagi”, le Japon survole la crise avec plus de 10% de croissance par an ! Mais en 1990, la bourse de Tokyo s'effondre, fin du mythe.<ref>http://www.clio.fr/CHRONOLOGIE/chronologie_japon_du_miracle_japonais_aux_incertitudes_actuelles.asp</ref>
Peu importe : Américains et Britanniques prennent le relais. Le “modèle anglo-saxon” devient un nouveau phare dans la nuit. Dérégulation et prise de risques sont les mots d'ordre de l'économie mondiale. Jusqu’à la désormais célèbre crise des subprimes en 2008.
Et voilà que surgit notre voisin d'outre-Rhin. Alors que l'Europe chavire, le “modèle allemand” semble être un vaccin contre la récession. En Allemagne, au cœur de la crise, le chômage ne cesse de baisser<ref>https://web.archive.org/web/20150320065331/http://ec.europa.eu/eurostat/tgm/refreshTableAction.do?tab=table&plugin=1&pcode=tsdec420&language=fr</ref>. Entre 2008 et 2013, les exportations du pays progressent de 15%, passant de plus de 1.100 Mrds d'euros à 1.280 Mrds d'euros<ref>http://ec.europa.eu/eurostat/data/database</ref>. Soit plus que les exportations de la France et des Pays-Bas cumulés. Et côté croissance, c'est aussi le beau fixe. De -5.6% en 2009, celle de l'Allemagne a bondi à 4.1% en 2010<ref>http://ec.europa.eu/eurostat/eurostat/tgm/table.do?tab=table&init=1&plugin=1&language=fr&pcode=tec00115</ref>. Deux fois plus que les tristes 2% français.
Gerard Schröder, chancelier de 1998 à 2005, serait l'artisan de ce « modèle allemand ». Début 2000, il lance une série de réformes baptisées « lois Hartz » avec un mot d'ordre : flexibilité.<ref>https://www.alternatives-economiques.fr/blogs/lechevalier/2013/04/30/dix-ans-de-reforme-hartz-un-modele-du-genre%E2%80%A6/</ref> Entre 2003 et 2005, quatre lois entrent en application. Successivement, elles facilitent l’intérim, développent les emplois précaires et peu taxés, favorisent la création d’entreprises, fusionnent allocations chômages et aides sociales et, pour finir, durcissent les conditions d’accès aux prestations sociales.
[[Fichier:Allemagne 2.jpg|gauche|vignette]]
10 ans plus tard, les effets sont visibles : en décembre 2014, le taux de chômage en Allemagne est tombé à 4,5%, un record depuis la réunification<ref>https://www.destatis.de/EN/FactsFigures/NationalEconomyEnvironment/LabourMarket/LabourMarket.html</ref>. Et les femmes en sont les principales bénéficiaires : entre 2005 et 2012, l’Allemagne a gagné près de deux millions de  travailleuses, divisant par deux le chômage féminin depuis le début des années 2000.<ref>https://www.insee.fr/fr/statistiques/1407994?sommaire=1407999</ref>
Sauf que ces chiffres masquent une autre réalité. En 2012, 7,3 millions d’Allemands disposaient d’un « mini-job »<ref>http://www.metiseurope.eu/7-millions-de-mini-jobs-en-allemagne-vraies-et-fausses-precarites_fr_70_art_29296.html</ref>. Pour ces emplois d'appoint à faibles charges, la rémunération ne peut pas dépasser 450 euros mensuels. Et plus de 63% de ces emplois sont occupés par des femmes, notamment âgées. À cause des mini-cotisation de ces mini-contrats, ces travailleuses se préparent de glorieuses retraites à moins de 140€ par mois<ref>http://www.slate.fr/lien/52511/allemagne-140-euros-retraite-femmes-emploi-precaire-minijob</ref>. Le modèle a ses failles.
Et surtout, il cache un autre système : « le capitalisme rhénan »<ref>https://fr.wikipedia.org/wiki/Capitalisme_rh%C3%A9nan</ref>. Vieux de près de deux siècles, c'est lui qui a réellement permis à l'Allemagne de résister à la crise de 2008. Un modèle décentralisé où la richesse est répartie sur le territoire, le Länder le plus productif ne produisant que 1,7 fois plus que le moins productif<ref>http://ec.europa.eu/eurostat/documents/2995521/5173650/1-27022014-AP-EN.PDF/a46ded44-83cf-4368-9315-27f96bcc3a0e?version=1.0</ref>. Où les secteurs industriels s'organisent pour réduire la concurrence, facilitant la recherche. Et où les salariés, dans les comités d'entreprise, disposent de droits de véto sur les grandes décisions.
Un système notamment fragilisé par le fameux « modèle allemand » porté par Gerard Schröder qui s'est surtout inspiré de la flexibilité anglo-saxonne. En 2013, 12,5 millions d'Allemands vivaient sous le seuil de pauvreté, un record depuis 1990<ref>https://www.lesechos.fr/20/02/2015/lesechos.fr/0204174006166_allemagne---12-5-millions-de-personnes-sous-le-seuil-de-pauvrete--un-record.htm</ref>. 3,5 millions de salariés gagnaient moins de 6 euros de l'heure<ref>http://www.hebdo.ch/les-blogs/la-r%C3%A9daction-en-ligne/le-salaire-minimum-une-chance-pour-r%C3%A9parer-le-9-f%C3%A9vrier</ref>. Du coup, depuis le 1er janvier 2015, l'Allemagne dispose d'un salaire minimum<ref>http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2015/02/26/20002-20150226ARTFIG00219-le-salaire-minimum-mensuelest-desormais-bien-plus-eleve-en-allemagne-qu-en-france.php</ref>. Comme en France.
L'herbe est toujours plus verte ailleurs. Surtout quand on oublie de regarder celle qui pousse sous nos pieds.


== Sources ==
== Sources ==
=== Sources principales ===
<references />
=== Sources complémentaires ===
Des articles, des vidéos, des émissions viendront poursuivre la réflexion.


== Crédits ==
== Crédits ==
{| class="wikitable"
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! colspan="3" |Crédits
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| colspan="3" |'''Un programme court proposé par Premières Lignes Télévisions et Story Circus en coproduction avec France Télévisions.'''
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|'''Écriture et enquête'''
| colspan="2" |Julien Goetz & Sylvain Lapoix
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|'''Réalisé par'''
| colspan="2" |Julien Goetz & Henri Poulain
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|'''Directeur artistique'''
| colspan="2" |Henri Poulain
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|'''Graphiste'''
| colspan="2" |Céranne Gantzer
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|'''Sound design'''
| colspan="2" |Christophe Joly
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|'''Mixage'''
| colspan="2" |Yves Zarka
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|'''Productrice exécutive'''
| colspan="2" |Laurence de Rosière
|-
|'''Production exécutive'''
| colspan="2" |StoryCircus
|-
| rowspan="2" |'''France 4 / France Télévisions Nouvelles Écritures'''
| colspan="2" |Boris Razon
Cécile Deyon
Renaud Allilaire
Christophe Cluzel
|-
|'''Administratrice de production'''
|Sandrine Miguirian
|}
[[Catégorie: Épisodes]]
[[Catégorie: Épisodes]]
[[Catégorie: Saison 3]]
[[Catégorie: Saison 3]]

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