« Financiarisation de l'économie : cash misère (EP.70) » : différence entre les versions

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En théorie, la finance doit permettre aux capitaux de mieux circuler pour qu'ils bénéficient à l'économie réelle. Aux États-Unis, entre 1946 et 1959, lorsque le secteur financier injectait 1$ dans l'économie réelle, il gagnait 30 cents en retour sur investissement. Du « win-win » qui permettait de faire tourner la machine industrielle. Dans les années 1990, pour ce même dollar investi, le secteur financier récupérait 1,09$. Puis, dans les années 2000, 1,74$<ref name=":0" />. Les intérêts dépassent les investissement. Bien joué ! Sauf que, du coup, c'est désormais l'économie réelle qui finance les marchés, et non l'inverse.
En théorie, la finance doit permettre aux capitaux de mieux circuler pour qu'ils bénéficient à l'économie réelle. Aux États-Unis, entre 1946 et 1959, lorsque le secteur financier injectait 1$ dans l'économie réelle, il gagnait 30 cents en retour sur investissement. Du « win-win » qui permettait de faire tourner la machine industrielle. Dans les années 1990, pour ce même dollar investi, le secteur financier récupérait 1,09$. Puis, dans les années 2000, 1,74$<ref name=":0" />. Les intérêts dépassent les investissement. Bien joué ! Sauf que, du coup, c'est désormais l'économie réelle qui finance les marchés, et non l'inverse.
 
[[Fichier:Financiarisation1.jpg|vignette|A partir de la fin des années 1970 aux Etats-Unis, les salaires augmentent moins vite que la productivité. C'est l'ère du « downsize-and-distribute ».]]
Jusqu'aux années 1970, la logique des sociétés cotées était principalement le « retainand- reinvest »<ref>https://www.brookings.edu/wp-content/uploads/2016/06/lazonick.pdf</ref><ref name=":2">https://hbr.org/2014/09/profits-without-prosperity</ref>. Préserver les gains et les réinvestir dans l'appareil productif. Par exemple, en payant mieux les employés. Aux États-Unis, entre 1950 et 1970, la courbe des salaires suit fidèlement celle de la productivité. Sauf qu'à la fin des années 70', c'est le divorce. La productivité continue à grimper mais les salaires beaucoup moins<ref>http://econdataus.com/wagegap12.html</ref>. Bienvenue dans l'ère du « downsize-and-distribute ». Désormais les entreprises cotées cherchent avant tout à réduire les coûts pour redistribuer les gains à leurs actionnaires.
Jusqu'aux années 1970, la logique des sociétés cotées était principalement le « retainand- reinvest »<ref>https://www.brookings.edu/wp-content/uploads/2016/06/lazonick.pdf</ref><ref name=":2">https://hbr.org/2014/09/profits-without-prosperity</ref>. Préserver les gains et les réinvestir dans l'appareil productif. Par exemple, en payant mieux les employés. Aux États-Unis, entre 1950 et 1970, la courbe des salaires suit fidèlement celle de la productivité. Sauf qu'à la fin des années 70', c'est le divorce. La productivité continue à grimper mais les salaires beaucoup moins<ref>http://econdataus.com/wagegap12.html</ref>. Bienvenue dans l'ère du « downsize-and-distribute ». Désormais les entreprises cotées cherchent avant tout à réduire les coûts pour redistribuer les gains à leurs actionnaires.


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Selon certaines études, lorsqu'une entreprise entre en bourse elle perd 40% de ses capacités d'innovation<ref name=":1" />. Le tout au profit d'un secteur financer où l'argent tourne de plus en plus en vase clos. Et si l'on arrêtait d'être des poissons rouges ?
Selon certaines études, lorsqu'une entreprise entre en bourse elle perd 40% de ses capacités d'innovation<ref name=":1" />. Le tout au profit d'un secteur financer où l'argent tourne de plus en plus en vase clos. Et si l'on arrêtait d'être des poissons rouges ?
[[Fichier:SandraRigot.jpg|centré|vignette|354x354px|Sandra Rigot]]


=== Conclusion ===
=== Conclusion ===
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Les fonds d'investissement sont aujourd'hui les principaux actionnaires des sociétés côtés. En 2013, ils contrôlaient 40% de la capitalisation boursière alors que dans les années 1960, 84% des actions étaient détenues par des personnes physiques<ref name=":0" />. Blackstone<ref>https://www.nytimes.com/2016/12/10/business/dealbook/how-the-twinkie-made-the-super-rich-even-richer.html?smid=tw-share&_r=1</ref> l'un des 6 plus important fond d'investissement au monde est ainsi, indirectement, l'un des 10 plus gros employeurs des États-Unis et l'un des plus grand propriétaire foncier du pays.
Les fonds d'investissement sont aujourd'hui les principaux actionnaires des sociétés côtés. En 2013, ils contrôlaient 40% de la capitalisation boursière alors que dans les années 1960, 84% des actions étaient détenues par des personnes physiques<ref name=":0" />. Blackstone<ref>https://www.nytimes.com/2016/12/10/business/dealbook/how-the-twinkie-made-the-super-rich-even-richer.html?smid=tw-share&_r=1</ref> l'un des 6 plus important fond d'investissement au monde est ainsi, indirectement, l'un des 10 plus gros employeurs des États-Unis et l'un des plus grand propriétaire foncier du pays.
 
[[Fichier:Financiarisation3.jpg|gauche|vignette|Financiarisation de l'économie : cash misère]]
D'après une étude de l'OCDE, les entreprises qui distribuent massivement des dividendes et rachètent leurs propres actions ont des performances boursières 50% supérieures à celles qui, au contraire, choisissent d'investir dans leur développement.<ref>http://www.oecd.org/daf/OECD-Biz-Fin_Highlights-2015.pdf</ref> Gagner plus pour gagner plus. Sacré onanisme financier. Mais au final pour gagner quoi ?
D'après une étude de l'OCDE, les entreprises qui distribuent massivement des dividendes et rachètent leurs propres actions ont des performances boursières 50% supérieures à celles qui, au contraire, choisissent d'investir dans leur développement.<ref>http://www.oecd.org/daf/OECD-Biz-Fin_Highlights-2015.pdf</ref> Gagner plus pour gagner plus. Sacré onanisme financier. Mais au final pour gagner quoi ?


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