L'attaque de robots traders (EP.7)
Informations techniques | |||||
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Saison | 1 | ||||
Episode | 7 | ||||
Date de sortie | 19/06/2014 | ||||
Durée | 3:01 |
Script
Toujours plus vite, toujours plus haut, toujours plus droit... dans le mur. Bonjour.
Un battement d'ailes de papillon au Japon peut provoquer une tornade à l'autre bout du globe ? Fort bien. Il est quelque chose de 100.000 fois plus rapide qui peut avoir autant, voir plus, d'impact sur notre petit monde : le trading à haute fréquence.
Le principe est simple : faire travailler non pas des hommes-traders mais des robots-traders. Des ordinateurs qui vont pouvoir donner des ordres boursiers à la vitesse de la lumière. Ou presque.
Calibrés pour repérer les micro-anomalies entre prix de vente et prix d'achat, ils foncent dans la brèche pour rafler la mise en un temps record. Des micros gains d'à peine 1 dollar qui, multipliés par plusieurs millions, peuvent rapporter gros. Calculer plus pour gagner plus.
Prenons un exemple concret : la machine conçue par la société anglaise Algo technologies, réputée la plus rapide au monde. Grâce à elle, une transaction peut être effectuée en 16 microsecondes.
Ça ne vous dit rien ? On va arranger ça. Un battement de cils dure en moyenne 0,3 secondes, soit 300 millisecondes ou 300.000 microsecondes. Donc, en un battement de cils, Algo technologies peut traiter 18.760 transactions.
Mais les robots - tout comme les hommes qui les ont conçus - font des erreurs. Le 6 mars 2010 a eu lieu le premier « flash crash ». Quelle belle formule. En 10 minutes, l'indice Dow Jones perd 9%, la plus forte chute qu'il ai jamais connu. La Grèce, mauvais élève de l'époque, est vite pointée du doigt. Perdu.
La panique vient d'une machine du fond de pensions américain Waddle & Reed. L'ordinateur a vendu pour 4 milliards de dollars de titres en... un clin d'oeil, affolant tout les autres robots-traders qui ont donc vendu à leur tour, « machinalement ». C'est balo. En quelques minutes, des investisseurs, eux, bien réels, ont perdu la modique somme de 150 millions de dollars.
Mieux, le 26 avril 2013, le compte twitter de l'agence de presse AP est piraté. Un message annonce un attentat à la maison Blanche. Les robots repèrent l'association des mots clés "explosion", "Obama" et "Maison Blanche". Ils anticipent la panique et suppriment des millards d'ordres. En 3 minutes, Wall-Street perd 136 milliards de dollars avant de se rétablir. Sacrée secousse pour un faux tweet.
Ultra-rapides, ces algorithmes qui ne font que pousser à l'extrême d'anciennes pratiques le sont trop. Lorsqu'ils sont en action, le cerveau humain est tout simplement incapable de les analyser. Impossible donc pour les régulateurs de la finance de surveiller réellement leur activité. Le risque de manipulation des marchés est réel et les bourses deviennent de plus en plus opaques.
Aujourd'hui, même s'il a connu une légère baisse aux États-Unis, le trading haute fréquence représente 60% à 70% des transactions outre-atlantique et environ 35% en Europe.
Et certains posent la question de la régulation de cette pratique. On parle d'un temps minimum de quelques secondes entre deux opérations ou de taxer les ordres annulés en masse, pour calmer la tendance actuelle à surcharger les marchés de faux ordres.
D'autres en appellent même à une vieille idée : les bourses devraient avant tout servir à financer la société. Tiens donc... Vilains robots, aveuglés par l’appât du gain.
Crédits
Crédits | ||
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Un programme court proposé par Premières Lignes Télévisions et Story Circus en coproduction avec France Télévisions. | ||
Écriture | Julien Goetz | |
Réalisé par | Julien Goetz & Henri Poulain | |
Directeur artistique | Henri Poulain | |
Graphiste | Laurent Kinowski | |
Sound design | Christophe Joly | |
Productrice exécutive | Laurence de Rosière | |
Production exécutive | StoryCircus | |
France 4 / France Télévisions Nouvelles Écritures | Boris Razon
Cécile Deyon Renaud Allilaire Christophe Cluzel | |
Administratrice de production | Sandrine Miguirian |