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Il y a la célèbre abstention, bien sûr. Si l'on prend le second tour des scrutins présidentiels - les plus suivis - depuis 1981 elle n'est jamais passée sous la barre des 15%. 20,3% en 1995 et 2002, un creux à 16% en 2007, une exception, puis 19,6% en 2012 et un joli 25,3% en 2017 (https://is.gd/0vGKxj + https://is.gd/IcA5f1). | Il y a la célèbre abstention, bien sûr. Si l'on prend le second tour des scrutins présidentiels - les plus suivis - depuis 1981 elle n'est jamais passée sous la barre des 15%. 20,3% en 1995 et 2002, un creux à 16% en 2007, une exception, puis 19,6% en 2012 et un joli 25,3% en 2017 (https://is.gd/0vGKxj + https://is.gd/IcA5f1). | ||
Regardons les législatives qui nous permettent d'élire les députés de l'Assemblée Nationale. L'abstention y est passée de 30% au premier tour de 1988, à près de 43% lors de celui de 2012 (https://is.gd/GMoaU6). Les élections européennes ? 39% d'abstention en 1979, 56% en 2014 (https://is.gd/uI8jjT). Et ce serait la faute des votants ? Pour la première fois, lors des élections présidentielles de 2017, les votes blancs sont décomptés séparément des votes nuls - enfin ! Résultat, au second tour, 8,5% des votants ont glissé un bulletin vierge dans l'urne. Une façon de dire : le vote « oui », mais ce vote : « non ». Quand on vous dit que le lien est fragile. | Regardons les législatives qui nous permettent d'élire les députés de l'Assemblée Nationale. L'abstention y est passée de 30% au premier tour de 1988, à près de 43% lors de celui de 2012 (https://is.gd/GMoaU6). Les élections européennes ? 39% d'abstention en 1979, 56% en 2014 (https://is.gd/uI8jjT). Et ce serait la faute des votants ? Pour la première fois, lors des élections présidentielles de 2017, les votes blancs sont décomptés séparément des votes nuls - enfin ! Résultat, au second tour, 8,5% des votants ont glissé un bulletin vierge dans l'urne (https://is.gd/AAA5VO). Une façon de dire : le vote « oui », mais ce vote : « non ». Quand on vous dit que le lien est fragile. | ||
Or mécaniquement, plus l'abstention s'installe, plus la notion de représentativité des élus s'effrite. En France, les résultats annoncés d'une élection sont calculés en faisant le ratio entre le total des bulletins valides - c'est-à-dire hors blancs et nuls - et le nombre de bulletins obtenus par chaque candidat. Pour les législatives de 2012, par exemple, les 577 députés élus ont obtenu en moyenne 54.38% des suffrages exprimés (https://is.gd/0vGKxj). Sauf que si l'on fait le calcul en se basant sur le nombre total d'inscrits - donc de votants potentiels - et non uniquement sur les bulletins valides, la perspective change. | |||
En tenant compte de l'abstention et des bulletins blancs ou nuls, ces mêmes 577 députés ont en fait été élus avec seulement 30% des voix des inscrits, en moyenne. Avec ce mode de calcul, aucun des députés élus en 2012 n’a obtenu plus de 50% des voix des inscrits. Une seule députée a gagné son siège à l'Assemblée Nationale en dépassant les 40%, tandis que 256 autres furent en réalité élus par moins de 30% des inscrits sur les listes électorales. Un chiffre qui ne cesse de chuter depuis 1968 où les députés avaient été élus en moyenne par 50% des inscrits(https://is.gd/0vGKxj). Adieu l'idée de majorité. | |||
Regardons du côté de l'équité. Même si au fil des élections, les députées sont de plus en plus nombreuses au Palais Bourbon, en 2012, elles n'étaient toujours que 155 (https://is.gd/iADyNy). À peine plus d'un quart de l'Assemblée Nationale. Et plutôt éloignées des postes stratégiques. Seuls 10% des présidents et vice-présidents de groupes sont des femmes et moins de 5% des présidents et vice-présidents de commissions permanentes. Un déséquilibre qui existe aussi à d'autres niveaux : en 1978, les ouvriers représentaient 6% des députés. À l'issue des législatives de 2012, seul un député était ouvrier, contre plus de 13% dans la population française. Étrange idée de la représentation. |