Game of drones (EP.18)

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Informations techniques
Saison 2
Episode 18
Date de sortie 06/12/2014
Durée 3:23

Grâce à ses applications civiles de plus en plus nombreuses, les drones sont en passe de devenir le meilleur ami de l'homme. Cet petits engins télécommandés pourraient nous rendre de multiples services, de la livraison de pizza à l'aide aux secours en zone de catastrophe. Mais le vrai marché des drones est avant tout militaire et, vu l'engouement des états major internationaux pour les Predators et autres Reaper, ce n'est qu'un début.

Script

Quand il n'y a plus de pilote dans l'avion, il ne reste que les victimes au sol. Bonjour !

Les drones, ces engins volants pilotés à distance, sont en passe de devenir le meilleur ami de l'homme. Leurs applications civiles sont nombreuses : survoler les champs de céréales pour perfectionner les rendements, planer au-dessus des voies de chemin de fer pour éviter les vols de caténaires, aider les secours en cas de catastrophe, sans compter les multiples utilisations cinématographiques de ces engins.

Dans les 10 prochaines années, le marché des drones civils pourrait représenter près de 12 milliards de dollars, une aubaine. Malheureusement, ce n'est qu'un détail, car le vrai marché, c'est celui des drones militaires, 8 fois plus important (86Mrds de $).

Revenons aux sources. Pendant la seconde guerre mondiale, les artilleurs américains apprennent leur métier en visant de petits engins radiocommandés, inventés quelques décennies plus tôt : les « target drones ». Leur bruit ressemble à celui d'une abeille mâle, le bourdon, « drone » en anglais. 60 ans plus tard, le 16 février 2001, le premier drone emportant un missile anti-char décolle de la base de Nellis, Nevada. Ainsi, les drones sont passés du statut de cibles à celui d'armes guerre.

Ces dernières années, les stratèges américains ne jurent que par eux. Après le fiasco de Guantanamo et ses prisonniers torturés, l'administration Obama décide de faire plus simple : cibler les responsables clés des organisations terroristes et les abattre. À distance.

Concrètement, chaque semaine, le président américain valide une liste délicatement nommée « Kill List ». Les noms cochés deviennent, après de simples échanges verbaux à la maison blanche, des cibles pour les drones.

Si l'on prend le seul Pakistan, Georges W. Bush a autorisé 48 frappes de drones quand Barack Obama en a, lui, validé 341 depuis le début de son mandat. Sept fois plus ! Le tout sur un territoire - le Pakistan - où l'Amérique n'est pas officiellement en guerre. C'est donc la CIA qui pilote ces opérations.

Depuis 2008, le nombre de pilotes de drones américains a été multiplié par quatre, atteignant les 1300 hommes. En 2010, le 174eme escadron de l'US Air Force fut le premier à remplacer l'intégralité de ses avions F16 par des drones de combat.

Pilotés depuis le sol américain, ces engins sont, en théorie, l'assurance d'une guerre chirurgicale : on élimine uniquement les organes malades. En pratique, les frappes sont bien moins « propres » que prévu. En Afghanistan, les drones seraient responsables de 40% des victimes civiles attribuées à la coalition. Au Pakistan, sur les 3.560 morts estimés, plus de 18% seraient des civils ou tout simplement des personnes non identifiées.

Les militaires américains ont même mis au point les frappes « signature ». Leur principe est simple : toute situation suspecte identifiée justifie un tir. Par exemple, une réunion de villageois avec une arme et un 4x4 blanc. Sans renseignements pris sur le terrain, tout est plus rapide. Sur place, le bourdonnement des drones est devenu, pour tous les civils, synonyme de panique. De l'autre côté, installés dans leurs modules blindés et climatisés, à des milliers de kilomètres de leur cible, près de la moitié des pilotes développent des syndromes post-traumatiques.

Aujourd'hui, des chercheurs de l'armée américaine travaillent sur des drones totalement automatisés. Un logiciel identifierait ces mêmes comportements à risque et pourrait ainsi lancer des attaques en toute autonomie.

Après tout, si les algorithmes pilotent déjà nos flux numériques, pourquoi pas les armes de demain ?