« Game of drones (EP.18) » : différence entre les versions

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{{Infobox|image=[[File:saison028.jpg|200px]]|saison=2|épisode=18|date=06/12/2014|durée=3:23}}
Grâce à ses applications civiles de plus en plus nombreuses, les drones sont en passe de devenir le meilleur ami de l'homme. Cet petits engins télécommandés pourraient nous rendre de multiples services, de la livraison de pizza à l'aide aux secours en zone de catastrophe. Mais le vrai marché des drones est avant tout militaire et, vu l'engouement des états major internationaux pour les Predators et autres Reaper, ce n'est qu'un début.
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== Script ==
== Script ==
Quand il n'y a plus de pilote dans l'avion, il ne reste que les victimes au sol. Bonjour !
[[Fichier:Cit ouvert.png|100px|rigt|lien=https://wiki.datagueule.tv/Fichier:Cit_ouvert.png]]'''Quand il n'y a plus de pilote dans l'avion, il ne reste que les victimes au sol. Bonjour !'''
[[Fichier:Drones 1.jpg|vignette|Dans les 10 prochaines années, le marché des drones civils pourrait représenter près de 12 milliards de dollars, une aubaine.]]
Les drones, ces engins volants pilotés à distance, sont en passe de devenir le meilleur ami de l'homme. Leurs applications civiles sont nombreuses : survoler les champs de céréales pour perfectionner les rendements<ref>http://www.techno-science.net/?onglet=news&news=12522</ref>, planer au-dessus des voies de chemin de fer pour éviter les vols de caténaires<ref>http://www.sncf.com/fr/presse/fil-info/surveillance-reseau-drones</ref>, aider les secours en cas de catastrophe<ref>http://www.dazeddigital.com/artsandculture/article/19803/1/drones-are-flying-over-fukishima</ref><ref>http://lentreprise.lexpress.fr/creation-entreprise/idees-business/le-marche-des-drones-prend-son-envol_1516312.html#3Mwv4xwyY5F3seYC.99</ref>, sans compter les multiples utilisations cinématographiques de ces engins.<ref>http://tempsreel.nouvelobs.com/video/20141118.OBS5388/longs-metrages-x-fails-les-films-de-drone-bientot-recompenses.html?xtor=RSS-17</ref>


Les drones, ces engins volants pilotés à distance, sont en passe de devenir le meilleur ami de l'homme. Leurs applications civiles sont nombreuses : survoler les champs de céréales pour perfectionner les rendements, planer au-dessus des voies de chemin de fer pour éviter les vols de caténaires, aider les secours en cas de catastrophe, sans compter les multiples utilisations cinématographiques de ces engins.
Dans les 10 prochaines années, le marché des drones civils pourrait représenter près de 12 milliards de dollars, une aubaine. Malheureusement, ce n'est qu'un détail, car le vrai marché, c'est celui des drones militaires, 8 fois plus important (86Mrds de $)<ref>http://www.businessinsider.fr/us/the-market-for-commercial-drones-2014-2/</ref>.


Dans les 10 prochaines années, le marché des drones civils pourrait représenter près de 12 milliards de dollars, une aubaine. Malheureusement, ce n'est qu'un détail, car le vrai marché, c'est celui des drones militaires, 8 fois plus important (86Mrds de $).
Revenons aux sources<ref>http://www.lafabrique.fr/catalogue.php?idArt=763</ref>. Pendant la seconde guerre mondiale, les artilleurs américains apprennent leur métier en visant de petits engins radiocommandés, inventés quelques décennies plus tôt : les « target drones ». Leur bruit ressemble à celui d'une abeille mâle, le bourdon, « drone » en anglais. 60 ans plus tard, le 16 février 2001, le premier drone emportant un missile anti-char décolle de la base de Nellis, Nevada. Ainsi, les drones sont passés du statut de cibles à celui d'armes guerre.


Revenons aux sources. Pendant la seconde guerre mondiale, les artilleurs américains apprennent leur métier en visant de petits engins radiocommandés, inventés quelques décennies plus tôt : les « target drones ». Leur bruit ressemble à celui d'une abeille mâle, le bourdon, « drone » en anglais. 60 ans plus tard, le 16 février 2001, le premier drone emportant un missile anti-char décolle de la base de Nellis, Nevada. Ainsi, les drones sont passés du statut de cibles à celui d'armes guerre.
Ces dernières années, les stratèges américains ne jurent que par eux. Après le fiasco de Guantanamo et ses prisonniers torturés, l'administration Obama décide de faire plus simple : cibler les responsables clés des organisations terroristes et les abattre. À distance.


Ces dernières années, les stratèges américains ne jurent que par eux. Après le fiasco de Guantanamo et ses prisonniers torturés, l'administration Obama décide de faire plus simple : cibler les responsables clés des organisations terroristes et les abattre. À distance.
Concrètement, chaque semaine, le président américain valide une liste délicatement nommée « Kill List »<ref>http://www.nytimes.com/2012/05/29/world/obamas-leadership-in-war-on-al-qaeda.html?pagewanted=all</ref>. Les noms cochés deviennent, après de simples échanges verbaux à la maison blanche, des cibles pour les drones.
 
Si l'on prend le seul Pakistan, Georges W. Bush a autorisé 48 frappes de drones quand Barack Obama en a, lui, validé 341 depuis le début de son mandat. Sept fois plus ! Le tout sur un territoire - le Pakistan - où l'Amérique n'est pas officiellement en guerre. C'est donc la CIA qui pilote ces opérations.<ref name=":0">https://www.newamerica.org/in-depth/americas-counterterrorism-wars/</ref><ref>http://drones.pitchinteractive.com/</ref>
[[Fichier:Drones 2.jpg|gauche|vignette|Si l'on prend le seul Pakistan, Georges W. Bush a autorisé 48 frappes de drones quand Barack Obama en a, lui, validé 341 depuis le début de son mandat. Sept fois plus ! ]]
Depuis 2008, le nombre de pilotes de drones américains a été multiplié par quatre, atteignant les 1300 hommes<ref name=":1">http://www.nytimes.com/2013/02/23/us/drone-pilots-found-to-get-stress-disorders-much-as-those-in-combat-do.html?_r=0</ref>. En 2010, le 174eme escadron de l'US Air Force fut le premier à remplacer l'intégralité de ses avions F16 par des drones de combat<ref>http://www.syracuse.com/news/index.ssf/2010/03/manned_fighter_jet_operations.html</ref>.
 
Pilotés depuis le sol américain, ces engins sont, en théorie, l'assurance d'une guerre chirurgicale : on élimine uniquement les organes malades. En pratique, les frappes sont bien moins « propres » que prévu. En Afghanistan, les drones seraient responsables de 40% des victimes civiles attribuées à la coalition<ref>https://www.justsecurity.org/wp-content/uploads/2014/02/Special-Rapporteur-Rapporteur-Emmerson-Drones-2014.pdf</ref>. Au Pakistan, sur les 3.560 morts estimés, plus de 18% seraient des civils ou tout simplement des personnes non identifiées<ref name=":0" />.


Concrètement, chaque semaine, le président américain valide une liste délicatement nommée « Kill List ». Les noms cochés deviennent, après de simples échanges verbaux à la maison blanche, des cibles pour les drones.
Les militaires américains ont même mis au point les frappes « signature »<ref>http://www.huffingtonpost.fr/arianna-huffington/les-frappes-signatures-et-le-discours-creux-dobama-sur-les-drones_b_3590323.html</ref>. Leur principe est simple : toute situation suspecte identifiée justifie un tir. Par exemple, une réunion de villageois avec une arme et un 4x4 blanc. Sans renseignements pris sur le terrain, tout est plus rapide. Sur place, le bourdonnement des drones est devenu, pour tous les civils, synonyme de panique. De l'autre côté, installés dans leurs modules blindés et climatisés, à des milliers de kilomètres de leur cible, près de la moitié des pilotes développent des syndromes post-traumatiques.<ref name=":1" />[[File:cit_fermee.PNG|100px|right|lien=https://wiki.datagueule.tv/Fichier:Cit_fermee.PNG]]Aujourd'hui, des chercheurs de l'armée américaine travaillent sur des drones totalement automatisés<ref>http://www.lopinion.fr/edition/economie/france-rattrape-retard-militaire-dans-drones-13962</ref>. Un logiciel identifierait ces mêmes comportements à risque et pourrait ainsi lancer des attaques en toute autonomie.


Si l'on prend le seul Pakistan, Georges W. Bush a autorisé 48 frappes de drones quand Barack Obama en a, lui, validé 341 depuis le début de son mandat. Sept fois plus ! Le tout sur un territoire - le Pakistan - où l'Amérique n'est pas officiellement en guerre. C'est donc la CIA qui pilote ces opérations.
Après tout, si les algorithmes pilotent déjà nos flux numériques, pourquoi pas les armes de demain ?


Depuis 2008, le nombre de pilotes de drones américains a été multiplié par quatre, atteignant les 1300 hommes. En 2010, le 174eme escadron de l'US Air Force fut le premier à remplacer l'intégralité de ses avions F16 par des drones de combat.
== Sources ==


Pilotés depuis le sol américain, ces engins sont, en théorie, l'assurance d'une guerre chirurgicale : on élimine uniquement les organes malades. En pratique, les frappes sont bien moins « propres » que prévu. En Afghanistan, les drones seraient responsables de 40% des victimes civiles attribuées à la coalition. Au Pakistan, sur les 3.560 morts estimés, plus de 18% seraient des civils ou tout simplement des personnes non identifiées.
=== Sources principales ===
<references />


Les militaires américains ont même mis au point les frappes « signature ». Leur principe est simple : toute situation suspecte identifiée justifie un tir. Par exemple, une réunion de villageois avec une arme et un 4x4 blanc. Sans renseignements pris sur le terrain, tout est plus rapide. Sur place, le bourdonnement des drones est devenu, pour tous les civils, synonyme de panique. De l'autre côté, installés dans leurs modules blindés et climatisés, à des milliers de kilomètres de leur cible, près de la moitié des pilotes développent des syndromes post-traumatiques.
=== Sources complémentaires ===
Des articles, des vidéos, des émissions viendront poursuivre la réflexion.


Aujourd'hui, des chercheurs de l'armée américaine travaillent sur des drones totalement automatisés. Un logiciel identifierait ces mêmes comportements à risque et pourrait ainsi lancer des attaques en toute autonomie.
== Crédits ==
{| class="wikitable"
|-
! colspan="3" |Crédits
|-
| colspan="3" |'''Un programme court proposé par Premières Lignes Télévisions et Story Circus en coproduction avec France Télévisions.'''
|-
|'''Écriture et enquête'''
| colspan="2" |Julien Goetz & Sylvain Lapoix
|-
|'''Réalisé par'''
| colspan="2" |Julien Goetz & Henri Poulain
|-
|'''Directeur artistique'''
| colspan="2" |Henri Poulain
|-
|'''Graphiste'''
| colspan="2" |Laurent Kinowski
|-
|'''Sound design'''
| colspan="2" |Christophe Joly
|-
|'''Mixage'''
| colspan="2" |Yves Zarka
|-
|'''Productrice exécutive'''
| colspan="2" |Laurence de Rosière
|-
|'''Production exécutive'''
| colspan="2" |StoryCircus
|-
| rowspan="2" |'''France 4 / France Télévisions Nouvelles Écritures'''
| colspan="2" |Boris Razon
Cécile Deyon


Après tout, si les algorithmes pilotent déjà nos flux numériques, pourquoi pas les armes de demain ?
Renaud Allilaire


Christophe Cluzel
|-
|'''Administratrice de production'''
|Sandrine Miguirian
|}
[[Catégorie : Épisodes]]
[[Catégorie : Épisodes]]
[[Catégorie : Saison 2]]
[[Catégorie : Saison 2]]

Dernière version du 4 juillet 2017 à 12:17

Informations techniques
Saison 2
Episode 18
Date de sortie 06/12/2014
Durée 3:23

Grâce à ses applications civiles de plus en plus nombreuses, les drones sont en passe de devenir le meilleur ami de l'homme. Cet petits engins télécommandés pourraient nous rendre de multiples services, de la livraison de pizza à l'aide aux secours en zone de catastrophe. Mais le vrai marché des drones est avant tout militaire et, vu l'engouement des états major internationaux pour les Predators et autres Reaper, ce n'est qu'un début.

Script

rigtQuand il n'y a plus de pilote dans l'avion, il ne reste que les victimes au sol. Bonjour !

Dans les 10 prochaines années, le marché des drones civils pourrait représenter près de 12 milliards de dollars, une aubaine.

Les drones, ces engins volants pilotés à distance, sont en passe de devenir le meilleur ami de l'homme. Leurs applications civiles sont nombreuses : survoler les champs de céréales pour perfectionner les rendements[1], planer au-dessus des voies de chemin de fer pour éviter les vols de caténaires[2], aider les secours en cas de catastrophe[3][4], sans compter les multiples utilisations cinématographiques de ces engins.[5]

Dans les 10 prochaines années, le marché des drones civils pourrait représenter près de 12 milliards de dollars, une aubaine. Malheureusement, ce n'est qu'un détail, car le vrai marché, c'est celui des drones militaires, 8 fois plus important (86Mrds de $)[6].

Revenons aux sources[7]. Pendant la seconde guerre mondiale, les artilleurs américains apprennent leur métier en visant de petits engins radiocommandés, inventés quelques décennies plus tôt : les « target drones ». Leur bruit ressemble à celui d'une abeille mâle, le bourdon, « drone » en anglais. 60 ans plus tard, le 16 février 2001, le premier drone emportant un missile anti-char décolle de la base de Nellis, Nevada. Ainsi, les drones sont passés du statut de cibles à celui d'armes guerre.

Ces dernières années, les stratèges américains ne jurent que par eux. Après le fiasco de Guantanamo et ses prisonniers torturés, l'administration Obama décide de faire plus simple : cibler les responsables clés des organisations terroristes et les abattre. À distance.

Concrètement, chaque semaine, le président américain valide une liste délicatement nommée « Kill List »[8]. Les noms cochés deviennent, après de simples échanges verbaux à la maison blanche, des cibles pour les drones.

Si l'on prend le seul Pakistan, Georges W. Bush a autorisé 48 frappes de drones quand Barack Obama en a, lui, validé 341 depuis le début de son mandat. Sept fois plus ! Le tout sur un territoire - le Pakistan - où l'Amérique n'est pas officiellement en guerre. C'est donc la CIA qui pilote ces opérations.[9][10]

Si l'on prend le seul Pakistan, Georges W. Bush a autorisé 48 frappes de drones quand Barack Obama en a, lui, validé 341 depuis le début de son mandat. Sept fois plus !

Depuis 2008, le nombre de pilotes de drones américains a été multiplié par quatre, atteignant les 1300 hommes[11]. En 2010, le 174eme escadron de l'US Air Force fut le premier à remplacer l'intégralité de ses avions F16 par des drones de combat[12].

Pilotés depuis le sol américain, ces engins sont, en théorie, l'assurance d'une guerre chirurgicale : on élimine uniquement les organes malades. En pratique, les frappes sont bien moins « propres » que prévu. En Afghanistan, les drones seraient responsables de 40% des victimes civiles attribuées à la coalition[13]. Au Pakistan, sur les 3.560 morts estimés, plus de 18% seraient des civils ou tout simplement des personnes non identifiées[9].

Les militaires américains ont même mis au point les frappes « signature »[14]. Leur principe est simple : toute situation suspecte identifiée justifie un tir. Par exemple, une réunion de villageois avec une arme et un 4x4 blanc. Sans renseignements pris sur le terrain, tout est plus rapide. Sur place, le bourdonnement des drones est devenu, pour tous les civils, synonyme de panique. De l'autre côté, installés dans leurs modules blindés et climatisés, à des milliers de kilomètres de leur cible, près de la moitié des pilotes développent des syndromes post-traumatiques.[11]

Aujourd'hui, des chercheurs de l'armée américaine travaillent sur des drones totalement automatisés[15]. Un logiciel identifierait ces mêmes comportements à risque et pourrait ainsi lancer des attaques en toute autonomie.

Après tout, si les algorithmes pilotent déjà nos flux numériques, pourquoi pas les armes de demain ?

Sources

Sources principales

Sources complémentaires

Des articles, des vidéos, des émissions viendront poursuivre la réflexion.

Crédits

Crédits
Un programme court proposé par Premières Lignes Télévisions et Story Circus en coproduction avec France Télévisions.
Écriture et enquête Julien Goetz & Sylvain Lapoix
Réalisé par Julien Goetz & Henri Poulain
Directeur artistique Henri Poulain
Graphiste Laurent Kinowski
Sound design Christophe Joly
Mixage Yves Zarka
Productrice exécutive Laurence de Rosière
Production exécutive StoryCircus
France 4 / France Télévisions Nouvelles Écritures Boris Razon

Cécile Deyon

Renaud Allilaire

Christophe Cluzel

Administratrice de production Sandrine Miguirian