« Charbon : le fossile qui a de beaux restes (EP.16) » : différence entre les versions

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À mesure que nos vies sont de plus en plus connectées, les données personnelles que nous émettons lors de chacune de nos activités deviennent un enjeu industriel considérable. Partons à la découverte d’un monde bâti autour du big data.
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Version du 4 juillet 2017 à 10:20

Informations techniques
Saison 2
Episode 16
Date de sortie 15/11/2014
Durée 3:41

À mesure que nos vies sont de plus en plus connectées, les données personnelles que nous émettons lors de chacune de nos activités deviennent un enjeu industriel considérable. Partons à la découverte d’un monde bâti autour du big data.

Script

Tant qu’une braise fume, c’est quelle brûle encore… Bonjour.

Ça y est, enfin ! Nous y voilà ! La transition énergétique a bien eu lieu. Adieu, pétrole et gaz bien trop polluants, la première source d’énergie dans le monde est... le charbon. Et oui, c’est la plus polluante et, pourtant, nous n’en avons jamais consommé autant qu’aujourd’hui. En 2012, le charbon représentait 44% des émissions de CO2 dans le monde, un record.

En même temps, les réserves sont considérables : près de 870 milliards de tonnes disponibles sous nos pieds. De quoi alimenter les 2300 centrales à charbon réparties sur le globe et tenir 115 ans avec notre consommation actuelle. Pourquoi se priver ?

D’autant que le charbon est bon marché, c’est tout son charme. Ainsi, il permet l’accès à l’électricité pour le plus grand nombre. Regardons la Chine par exemple. Elle concentre à elle seule 48% de la consommation mondiale de charbon. Entre 1980 et 2008, ses besoins ont augmenté de 400%, passant de 626 millions de tonnes à 2,7 milliards et permettant l'électrification des campagnes.

Avec 82% de son électricité issue du charbon, la Chine peut donc devenir l’usine du monde. Et produire, par exemple, 60% des panneaux solaires vendus sur la planète. Tout se paie. D’ailleurs, nos chers outils numériques sont aussi friands de ce caillou noir. En 2012, les centrales à charbon, principalement américaines, alimentaient 40% des serveurs de Facebook et plus de 55% de ceux du cloud d’Apple.

Mais la Chine et les États-Unis ne sont pas les seuls. Ces dernières années, l’Europe ne cesse d’augmenter sa consommation de charbon. Entre 2009 et 2012, celle de l’Allemagne a grimpé de 9% et celle de l’Angleterre de plus de 30% ! 69 permis de construction pour de nouvelles centrales ont été déposées en 2012 en Europe, dont 14 en Ukraine, 13 en Pologne et 10 en Allemagne. En période de crise, une énergie bon marché, même sale, ça ne se refuse pas.

Ce qui n'a pas échappé aux États-Unis. Même s’ils restent les seconds consommateurs de charbon au monde, les américains ont réduit leur consommation en exploitant les gaz de schistes devenus moins chers. Du coup, leur réserve de charbon, la plus importante au monde, est devenue un formidable produit d'exportation.

Ces trois dernières années, la tonne de combustible américain a ainsi chuté de 130$ à 80$. Ainsi, entre 2003 et 2013, les importations européennes de combustible US sont passées de 13 millions de tonnes à 47 millions ! Faisant tourner nos belles centrales à plein régime.

Mais contrairement à sa valeur marchande, les coûts du charbon sont considérables. En 2012, les centrales américaines ont déversé plus de 36.000 litres d’arsenic, 30.000 de plomb et 1.300 de mercure dans les cours d’eau du pays.

Et puis, tant qu’à faire, pour faciliter son exploitation, autant ouvrir les montagnes par le haut. Depuis 1976, 2700 collines ont été décapitées dans le massif américain des Apalaches, créant ainsi plus de 180.000 hectares de mines à ciel ouvert.

Et les mines qui sont encore sous terre coûtent, elles, de nombreuses vies. En 1906, la plus grande catastrophe minière d’Europe avait tué 1099 mineurs à Courrières, dans le Nord de la France. Près d’un siècle plus tard, c’est le tribut humain que paie la Chine chaque année. Le gouvernement parle même directement de “morts par mégatonne de charbon produit”, tout simplement. En 2012, par exemple, ils ont comptabilisés 3 morts par mégatonne, soit 1300 morts en une seule année.

À l’heure du changement climatique et des belles déclarations d'intentions sur les énergies « vertes », bienvenue dans un monde de suie.