Biodiversité : l'essentielle différence (EP.24)

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Informations techniques
Saison 3
Episode 24
Date de sortie 07/02/2015
Durée 3:39

L'homme, par ses activités mondialisées, transforme l'ensemble de l'équilibre planétaire. En bâtissant des villes, en ouvrant de nouvelles terres cultivables, en transformant ses cultures en industrie, nous modifions l'habitat de nombreuses espèce vivantes, végétales ou animales. Quand nous ne les éradiquons pas purement et simplement. Or, aucune espèce n'existe de manière isolée. Elles sont toutes un maillon dans une mécanique du vivant plus large. C'est cette biodiversité qui fait la richesse du monde que nous habitons aujourd'hui. La diversité est même ce qui préserve le mieux chaque espèce. Irons-nous consciemment jusqu'à la sixième exctinction massive d'espèces sur la planète ?

Script

Lorsque tout devient identique, plus rien n'a de valeur. Bonjour !

Le chat miaule, la chouette hulule et le cougar... s'est tut. En 2011, ce puma de l’Est américain avait totalement disparu de la surface du globe. Et il n'est pas le seul. Entre 1970 et 2010, plus de la moitié des espèces vertébrées de la planète se sont éteintes.

Mais, pas d'inquiétudes, ce n'est pas la première fois ! Depuis que la vie est apparue sur Terre, cinq grandes extinctions ont rayé de la carte la majeure partie des êtres vivants. Cela dit, ce n'est pas si courant non plus. La dernière date de 65 millions d’années.

Mais revenons vers les humains. Avant l'apparition de l'homme, le rythme d’extinction était de une espèce par million et par an, aujourd'hui il atteint 100 voire 1000 espèces par million et par an. Une variété de grenouille sur trois est menacée, tout comme l’intégralité des hippopotames, gibbons, tapirs, dauphins d’eau douce, lamentins… au total, d'après l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature, sur les 76.000 espèces qu'elle surveille, près de 30% sont en danger.

La première menace, c’est la destruction de leur habitat. Entre 2000 et 2010, l'homme, cette espèce conquérante, a abattu 13 millions d’hectares de forêts, soit un quart de la France transformée chaque année en route, habitation, culture et autres… Or c’est sous les arbres, surtout tropicaux, que se cachent 80% de la biodiversité.

En Indonésie, entre 1990 et 2005, 1,7 millions d’hectares de forêts ont été rasés pour faire pousser des palmiers dont on tire l'huile de palme. L'huile la plus consommée au monde, présente dans 80 % de nos aliments préparés. Dans ces plantations, le nombre d’espèces d’oiseaux a chuté de plus de 70% et celui des papillons de près de 80%.

En mer, la logique est la même. Pêcher plus pour manger plus ! Le poisson-ballon, ou Fugu par exemple, dont les japonais raffolent, a vu sa population s'effondrer de 99,99% en 40 ans ! Dans les zones polaires, celle du krill, une crevette microscopique, a chuté de 80%, victime de son huile riche en Omega3, parfaite pour les cosmétiques qui font rayonner nos visages. Mais mortel pour les populations de baleines et de pingouins dont le krill est la première nourriture.

Et ces mêmes océans, en absorbant un quart du CO2 émis par nos sociétés, deviennent de plus en plus acides. Une menace directe pour les récifs coralliens qui abritent un tiers de la biodiversité marine.

Même quand il s’agit de produire lui-même sa nourriture, l’homme sélectionne, trie et standardise encore plus. En 1999, la FAO estimait que 75% des espèces cultivables avaient disparues en un siècle. 12 sortes de plantes et 5 espèces animales, voilà la maigre réserve de biodiversité qui constituerait les trois quart de notre alimentation.

Or, la biodiversité est une arme imparable : face à une épidémie ou un virus, plus les profils génétiques sont différents, plus l’espèce a de chance de s’en sortir. En 2012, une étude portant sur les amphibiens a prouvé que, dans une population variée, la transmission d’un même virus était réduite de près de 80% ! Alors que dans nos champs, chaque année, un simple parasite peut dévaster la quasi-totalité des cultures basées sur une seule et même graine.

La biodiversité est au coeur de la mécanique du vivant. Face au risque d'une sixième extinction massive, nos colocataires de cette planète disposent donc, dans leurs gènes de la meilleure arme qui soit. Au pire, c'est sans doute ce qui leur permettra de survivre à l'homme.