« Eau rage, eau des espoirs ! (EP.67) » : différence entre les versions
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Mais au fait, que fait-on de cet or bleu au juste ? 70% de l'eau potable utilisée dans le monde est pompée par l'agriculture<ref name=":1">http://www.fao.org/docrep/010/a0701e/a0701e00.HTM</ref>. Entre 1961 et 2009, si les terres cultivées ne se sont étendues que de 12%, les superficies irriguées elles ont grimpé de 117%<ref>http://abonnes.lemonde.fr/ressources-naturelles/article/2015/03/20/la-crise-de-l-eau-illustree-en-5-graphiques_4597592_1652731.html | Mais au fait, que fait-on de cet or bleu au juste ? 70% de l'eau potable utilisée dans le monde est pompée par l'agriculture<ref name=":1">http://www.fao.org/docrep/010/a0701e/a0701e00.HTM</ref>. Entre 1961 et 2009, si les terres cultivées ne se sont étendues que de 12%, les superficies irriguées elles ont grimpé de 117%<ref>http://abonnes.lemonde.fr/ressources-naturelles/article/2015/03/20/la-crise-de-l-eau-illustree-en-5-graphiques_4597592_1652731.html | ||
</ref>. L'industrie arrive en seconde position avec 20% de l'eau utilisée.<ref name=":1" /> Les deux tiers de ces eaux là permettent de produire notre l'énergie, notamment en refroidissant les réacteurs des centrales thermiques qui produisent 80% de l'électricité mondiale<ref>http://abonnes.lemonde.fr/planete/article/2014/03/21/le-boom-de-l-energie-menace-les-ressources-en-eau_4387221_3244.html</ref>. | </ref>. L'industrie arrive en seconde position avec 20% de l'eau utilisée.<ref name=":1" /> Les deux tiers de ces eaux là permettent de produire notre l'énergie, notamment en refroidissant les réacteurs des centrales thermiques qui produisent 80% de l'électricité mondiale<ref>http://abonnes.lemonde.fr/planete/article/2014/03/21/le-boom-de-l-energie-menace-les-ressources-en-eau_4387221_3244.html</ref>. | ||
[[Fichier:672.jpg|vignette|400x400px|En 2015, 748 millions de femmes et d'hommes n'avaient pas accès à l'eau potable]] | |||
Les 10% restant sont dédiés à nos besoins de tous les jours<ref name=":1" />. Une chasse d'eau par-ci, 4 à 10 litres, une douche par-là, 30 à 80 litres, un coup de lave-linge, jusqu'à 120 litres, un bain relaxant - soyons fous - 150 à 200 litres<ref name=":0" /><ref>http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/doseau/decouv/usages/consoDom.html</ref><ref>http://www.eaudeparis.fr/leau-au-quotidien/une-consommation-maitrisee/#conso_moyenne</ref>. Ça, c'est pour la partie émergée de l'iceberg. Car nous consommons aussi de « l'eau virtuelle »<ref>http://www.angelamorelli.com/water/</ref><ref>http://www.ibtauris.com/Books/Earth%20sciences%20geography%20environment%20planning/The%20environment/Management%20of%20land%20%20natural%20resources/Drought%20%20water%20supply/Virtual%20Water%20Tackling%20the%20Threat%20to%20Our%20Planets%20Most%20Precious%20Resource.aspx</ref> : celle que l'on ne voit pas. Pour pouvoir savourer un bon steak de boeuf, disons 250g, de l'élevage à votre assiette, comptez 3.850 litres d'eau. 1kg de beurre ? 5.553 litres d'eau !<ref>http://graphics.latimes.com/food-water-footprint/</ref><ref>http://waterfootprint.org/media/downloads/Water_Footprint_Network_Annual_Report_2015_1.pdf</ref><ref>http://www.smithsonianmag.com/science-nature/how-trashing-food-wastes-water-too-180957239/?no-ist | Les 10% restant sont dédiés à nos besoins de tous les jours<ref name=":1" />. Une chasse d'eau par-ci, 4 à 10 litres, une douche par-là, 30 à 80 litres, un coup de lave-linge, jusqu'à 120 litres, un bain relaxant - soyons fous - 150 à 200 litres<ref name=":0" /><ref>http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/doseau/decouv/usages/consoDom.html</ref><ref>http://www.eaudeparis.fr/leau-au-quotidien/une-consommation-maitrisee/#conso_moyenne</ref>. Ça, c'est pour la partie émergée de l'iceberg. Car nous consommons aussi de « l'eau virtuelle »<ref>http://www.angelamorelli.com/water/</ref><ref>http://www.ibtauris.com/Books/Earth%20sciences%20geography%20environment%20planning/The%20environment/Management%20of%20land%20%20natural%20resources/Drought%20%20water%20supply/Virtual%20Water%20Tackling%20the%20Threat%20to%20Our%20Planets%20Most%20Precious%20Resource.aspx</ref> : celle que l'on ne voit pas. Pour pouvoir savourer un bon steak de boeuf, disons 250g, de l'élevage à votre assiette, comptez 3.850 litres d'eau. 1kg de beurre ? 5.553 litres d'eau !<ref>http://graphics.latimes.com/food-water-footprint/</ref><ref>http://waterfootprint.org/media/downloads/Water_Footprint_Network_Annual_Report_2015_1.pdf</ref><ref>http://www.smithsonianmag.com/science-nature/how-trashing-food-wastes-water-too-180957239/?no-ist | ||
</ref><ref>http://thewaterooms.org/where-is-water/</ref> En Inde, pour produire 1kg de coton, il faut 22.500 litres d'eau<ref>https://www.theguardian.com/sustainable-business/2015/mar/20/cost-cotton-water-challenged-india-world-water-day</ref>. Une eau totalement perdue car une partie s'est évaporée pendant la fabrication, tandis que le reste est trop pollué pour être réutilisé, en partie à cause des pesticides utilisés dans les champs d'or blanc. | </ref><ref>http://thewaterooms.org/where-is-water/</ref> En Inde, pour produire 1kg de coton, il faut 22.500 litres d'eau<ref>https://www.theguardian.com/sustainable-business/2015/mar/20/cost-cotton-water-challenged-india-world-water-day</ref>. Une eau totalement perdue car une partie s'est évaporée pendant la fabrication, tandis que le reste est trop pollué pour être réutilisé, en partie à cause des pesticides utilisés dans les champs d'or blanc. | ||
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Le Mexique est le premier consommateur de Coca-Cola au monde. Or il faut deux litres d'eau pour produire un litre de Coca<ref>https://reporterre.net/Au-Mexique-la-population-manque-d</ref><ref>http://abonnes.lemonde.fr/planete/article/2011/03/04/coca-cola-au-centre-de-conflits-sur-l-eau-en-inde_1488352_3244.html</ref>. Au Chiapas, sur l'une de ses 27 concessions de pompage, la firme blanche et rouge englouti 100 millions de litres d'eau par an. Une situation ubuesque pour un pays où 12 millions d'habitants n'ont pas accès à l'eau potable. | Le Mexique est le premier consommateur de Coca-Cola au monde. Or il faut deux litres d'eau pour produire un litre de Coca<ref>https://reporterre.net/Au-Mexique-la-population-manque-d</ref><ref>http://abonnes.lemonde.fr/planete/article/2011/03/04/coca-cola-au-centre-de-conflits-sur-l-eau-en-inde_1488352_3244.html</ref>. Au Chiapas, sur l'une de ses 27 concessions de pompage, la firme blanche et rouge englouti 100 millions de litres d'eau par an. Une situation ubuesque pour un pays où 12 millions d'habitants n'ont pas accès à l'eau potable. | ||
[[Fichier:673.jpg|gauche|vignette|400x400px|Entre 1900 et 1995, le nombre d'humains a été multiplié par 3,4. Dans le même temps, la consommation mondiale d'eau a été multipliée par 6]] | |||
La Turquie, en matière d'énergie, dépend à 75% de ses importations de pétrole, de gaz et de charbon. Un sacré poids dans sa balance commerciale. Dans les années 2000, l'état décide de promouvoir l'hydroélectricité. Une énergie renouvelable qui pourrait améliorer les finances nationales. Seul souci : l'État Turc choisi d'ouvrir largement les vannes au secteur privé. Depuis, une partie des cours d'eau du pays a tout simplement été accaparé par les entreprises en charge des usines hydroélectriques. Écartant du même coup les populations rurales. Tout est une question d'équilibre. <ref>http://www.water-alternatives.org/index.php/alldoc/articles/vol5/v5issue2/175-a5-2-11/file</ref> | La Turquie, en matière d'énergie, dépend à 75% de ses importations de pétrole, de gaz et de charbon. Un sacré poids dans sa balance commerciale. Dans les années 2000, l'état décide de promouvoir l'hydroélectricité. Une énergie renouvelable qui pourrait améliorer les finances nationales. Seul souci : l'État Turc choisi d'ouvrir largement les vannes au secteur privé. Depuis, une partie des cours d'eau du pays a tout simplement été accaparé par les entreprises en charge des usines hydroélectriques. Écartant du même coup les populations rurales. Tout est une question d'équilibre. <ref>http://www.water-alternatives.org/index.php/alldoc/articles/vol5/v5issue2/175-a5-2-11/file</ref> | ||
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=== Sources complémentaires === | === Sources complémentaires === | ||
Des articles, des vidéos, des émissions viendront poursuivre la réflexion. | Des articles, des vidéos, des émissions viendront poursuivre la réflexion. | ||
== Crédits == | |||
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! colspan="2" |Crédits | |||
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| colspan="2" |'''Un programme court proposé par Premières Lignes et Story Circus en coproduction avec France Télévisions.''' | |||
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|'''Écriture et enquête''' | |||
|Julien Goetz | |||
Sylvain Lapoix | |||
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|'''Réalisé par''' | |||
|Henri Poulain | |||
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|'''Graphisme/Animation''' | |||
|Laurent Kinowski | |||
Michaël Alcaras | |||
Gilles Roqueplo | |||
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|'''Sound design''' | |||
|Christophe Joly | |||
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|'''Mixage''' | |||
|Yves Zarka | |||
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|'''Produit par''' | |||
|Luc Hermann | |||
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|'''Images et montage''' | |||
|Juliette Faÿsse | |||
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|'''Assistant monteur''' | |||
|Roman Dugas | |||
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|'''Directeur de production''' | |||
|Aurélien Baslé | |||
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|'''Assistante de production''' | |||
|Julie Ayreault | |||
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|'''Production exécutive - StoryCircus''' | |||
|Hervé Jacquet | |||
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|'''Musique''' | |||
|Cezame Music Agency | |||
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|'''Archives''' | |||
|Getty Images | |||
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|'''France Télévisions Nouvelles Écritures''' | |||
|Pierre Block de Friberg | |||
Céline Limorato | |||
Gwenaëlle Signaté | |||
Annick Jakobowicz | |||
Léo Fauvel | |||
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|'''France info''' | |||
|Julien Pain | |||
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|'''Administratrice de production''' | |||
|Sandrine Miguirian | |||
|- | |||
| colspan="2" |Avec la participation du Centre National du Cinéma et de l'Image Animée | |||
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[[Catégorie: Épisodes]] | |||
[[Catégorie : Saison 5]] | |||
[[Catégorie:Vidéos sur l'Environnement]] |
Dernière version du 16 juillet 2017 à 23:21
Informations techniques | |||||
---|---|---|---|---|---|
Saison | 5 | ||||
Episode | 67 | ||||
Date de sortie | 19/12/2016 | ||||
Durée | 11:17 |
Qu'elle soit liquide, solide ou gazeuse, l'eau est partout autour de nous. Dans les fleuves qui traversent nos villes et irriguent nos champs, dans les nappes phréatiques qui alimentent nos robinets, dans les glaciers qui nourrissent les fleuves ou dans les nuages qui arrosent la terre et régénèrent les nappes phréatiques. Son cycle ininterrompu berce la vie sur Terre depuis des millénaires. Une présence si évidente qui ne doit pas nous faire oublier sa profonde fragilité.
Avec Catherine Carré, géographe et enseignante-chercheuse.[1]
Script
La Terre est bleue comme un mirage. Bonjour !
Ah... Notre cher petit globe... Recouvert à 70% de ce précieux liquide que l'on appelle « eau »[2]. L'illusion parfaite d'une ressource infinie. Car si la Terre est bleue, ce n'est qu'en surface. L'eau n'occupe en fait que 0,023% de la masse terrestre[3]. Et seuls 2.6% de cette eau est douce. Les glaciers en stockent plus de 68%. Trente autres pour-cent sont cachés dans les nappes phréatiques. Le reste se promène tranquillement entre rivières, lacs et autre humidité atmosphérique[4]. Au final, moins de 1% de l'eau présente sur Terre est à la fois douce et liquide. Soit 0,007% de la masse terrestre[5]. Une goutte d'eau dans un océan de sécheresse.
En 2015, 748 millions de femmes et d'hommes n'avaient pas accès à l'eau potable. Plus de 10% de la population mondiale[6]. Même s'il a tendance à baisser, ce chiffre reste conséquent. La faute à la croissance démographique ? Pas si sûr. Entre 1900 et 1995, le nombre d'humains a été multiplié par 3,4. Dans le même temps, la consommation mondiale d'eau a été multipliée par 6[7]. En France, en 1975, un habitant consommait en moyenne 106 litres d'eau par jour. Aujourd'hui, cette même consommation moyenne atteint 200 litres par jour et par personne. Plus de 13 fois les 15 litres accessibles en Afrique subsaharienne par personne et par jour[8][9].
Mais avoir accès à l'eau n'est pas le tout, encore faut-il qu'elle soit limpide. 3,5 milliards d'êtres humains boivent chaque jour une eau dangereuse pour leur santé. Près de 47% de la population mondiale[10]. Faute de systèmes d'assainissement adapté, 1,8 milliard de personnes s'abreuvent à des points d’eau contaminés par des matières fécales[11]. Résultat : les maladies hydriques - c'est-à-dire liées à une mauvaise qualité de l'eau - sont la première cause de mortalité dans le monde.[12] Le choléra par exemple, surnommé « maladie des mains sales », tue 148.000 personnes chaque année. La diarrhée est responsable de 842.000 morts annuelles.[13] Un simple accès à des toilettes saines réduirait d'un tiers les maladies liées aux diarrhées. Et une eau propre pour se laver les mains régulièrement diviserait le risque de contamination par deux.
Mais au fait, que fait-on de cet or bleu au juste ? 70% de l'eau potable utilisée dans le monde est pompée par l'agriculture[14]. Entre 1961 et 2009, si les terres cultivées ne se sont étendues que de 12%, les superficies irriguées elles ont grimpé de 117%[15]. L'industrie arrive en seconde position avec 20% de l'eau utilisée.[14] Les deux tiers de ces eaux là permettent de produire notre l'énergie, notamment en refroidissant les réacteurs des centrales thermiques qui produisent 80% de l'électricité mondiale[16].
Les 10% restant sont dédiés à nos besoins de tous les jours[14]. Une chasse d'eau par-ci, 4 à 10 litres, une douche par-là, 30 à 80 litres, un coup de lave-linge, jusqu'à 120 litres, un bain relaxant - soyons fous - 150 à 200 litres[13][17][18]. Ça, c'est pour la partie émergée de l'iceberg. Car nous consommons aussi de « l'eau virtuelle »[19][20] : celle que l'on ne voit pas. Pour pouvoir savourer un bon steak de boeuf, disons 250g, de l'élevage à votre assiette, comptez 3.850 litres d'eau. 1kg de beurre ? 5.553 litres d'eau ![21][22][23][24] En Inde, pour produire 1kg de coton, il faut 22.500 litres d'eau[25]. Une eau totalement perdue car une partie s'est évaporée pendant la fabrication, tandis que le reste est trop pollué pour être réutilisé, en partie à cause des pesticides utilisés dans les champs d'or blanc.
Du coup, la ruée vers l'eau a commencé, notamment du côtés des océans. En 2014, le marché du dessalement de l'eau représentait déjà 8 milliards de dollars[26][27][28]. 17.000 usines sont actives dans le monde, principalement au Proche Orient, alimentant 300 millions de personnes. Et avec un marché en croissance de 10% par an d'ici à 2025, la facture s'annonce salée. Ailleurs, on creuse des canaux pour tenter d'acheminer l'or bleu. Comme en Chine où les nappes phréatiques baissent de 2 à 3 mètres par an. En 2014, les autorités chinoises ont donc lancé le projet de canal Nord-Sud[29]. 500.000 habitants déplacés, un budget minimal de 60 milliards de dollars et objectif simple : charrier près de 50 milliards de mètres cubes d'eau par an sur 4.350km du Sud irrigué vers le Nord asséché.
Mais dans le fond, rien ne semble changer. Au total, dans le monde, plus de 80% des eaux usées ne sont ni collectées ni traitées[30]. Qu'importe, l'essentiel est de pomper. Et tant pis si la croûte terrestre en vient à bouger, comme en Californie où l'épuisement des nappes phréatiques accentue les risques de séismes[31][32]. Avant de sortir nos bâtons de sourcier, il serait peut-être utile de questionner nos usages de l'eau.
Conclusion
Le 28 juillet 2010, l'Assemblée générale des Nations Unies fait de l'accès à des installations sanitaires et à une eau de qualité un droit humain[33]. Mais l'eau peut autant être un point de convergence qu'une source de conflit. On ne fabrique pas de l'eau : on ne fait que partager celle qui nous entoure. Pas le choix. Et, contrairement à l'illusion induite par nos robinets, cet or bleu n'est pas infini. La seule question qui reste est donc : comment choisissons nous de partager cette ressource ?
Le Mexique est le premier consommateur de Coca-Cola au monde. Or il faut deux litres d'eau pour produire un litre de Coca[34][35]. Au Chiapas, sur l'une de ses 27 concessions de pompage, la firme blanche et rouge englouti 100 millions de litres d'eau par an. Une situation ubuesque pour un pays où 12 millions d'habitants n'ont pas accès à l'eau potable.
La Turquie, en matière d'énergie, dépend à 75% de ses importations de pétrole, de gaz et de charbon. Un sacré poids dans sa balance commerciale. Dans les années 2000, l'état décide de promouvoir l'hydroélectricité. Une énergie renouvelable qui pourrait améliorer les finances nationales. Seul souci : l'État Turc choisi d'ouvrir largement les vannes au secteur privé. Depuis, une partie des cours d'eau du pays a tout simplement été accaparé par les entreprises en charge des usines hydroélectriques. Écartant du même coup les populations rurales. Tout est une question d'équilibre. [36]
Cela fait plus de 30 ans que l'eau qui parcoure nos territoires est principalement gérée par des acteurs privés, comme le français Véolia, leader mondial de la gestion de l'eau. Mais une nouvelle tendance émerge. Ces 15 dernières années, 180 villes et communautés dans 35 pays ont décidé de revenir à une gestion publique de l'eau. Comme Paris en 2010 ou Berlin en 2013[37][38][39]. Réajustant ainsi la balance et affirmant au passage que l'eau est un bien avant tout public, dont nous avons tous la charge.
Cette eau irrigue presque tous les secteurs de nos sociétés. Qu'il s'agisse de l'agriculture, des industries ou de nos quotidiens, sa gestion est aussi fragile que complexe. En faire une priorité devrait couler de source.
Sources
Sources principales
- ↑ http://www.univ-paris1.fr/recherche/page-perso/page/?tx_oxcspagepersonnel_pi1%5Bpage%5D=presentation&tx_oxcspagepersonnel_pi1%5Buid%5D=carre
- ↑ http://webcache.googleusercontent.com/search?q=cache:MxNjli6fVYIJ:www.unesco.org/bpi/science/vf/content/press/franco/10.htm%3Fisnlist%3D+&cd=1&hl=fr&ct=clnk&gl=fr
- ↑ http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2012/05/20/combien-y-a-t-il-d-eau-sur-terre/
- ↑ https://www.solidarites.org/fr/?noredirect
- ↑ http://webcache.googleusercontent.com/search?q=cache:MxNjli6fVYIJ:www.unesco.org/bpi/science/vf/content/press/franco/10.htm%3Fisnlist%3D+&cd=1&hl=fr&ct=clnk&gl=fr
- ↑ http://abonnes.lemonde.fr/ressources-naturelles/article/2015/03/20/la-crise-de-l-eau-illustree-en-5-graphiques_4597592_1652731.html
- ↑ http://webcache.googleusercontent.com/search?q=cache:MxNjli6fVYIJ:www.unesco.org/bpi/science/vf/content/press/franco/10.htm%3Fisnlist%3D+&cd=1&hl=fr&ct=clnk&gl=fr
- ↑ https://www.cieau.com/le-metier-de-leau/ressource-en-eau-eau-potable-eaux-usees/quels-sont-les-usages-domestiques-de-leau/
- ↑ https://www.solidarites.org/fr/?noredirect
- ↑ https://www.solidarites.org/fr/?noredirect
- ↑ https://www.solidarites.org/fr/?noredirect
- ↑ http://abonnes.lemonde.fr/planete/article/2012/03/12/l-acces-a-l-eau-potable-reste-un-combat_1656511_3244.html
- ↑ 13,0 et 13,1 https://www.solidarites.org/fr/?noredirect
- ↑ 14,0 14,1 et 14,2 http://www.fao.org/docrep/010/a0701e/a0701e00.HTM
- ↑ http://abonnes.lemonde.fr/ressources-naturelles/article/2015/03/20/la-crise-de-l-eau-illustree-en-5-graphiques_4597592_1652731.html
- ↑ http://abonnes.lemonde.fr/planete/article/2014/03/21/le-boom-de-l-energie-menace-les-ressources-en-eau_4387221_3244.html
- ↑ http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/doseau/decouv/usages/consoDom.html
- ↑ http://www.eaudeparis.fr/leau-au-quotidien/une-consommation-maitrisee/#conso_moyenne
- ↑ http://www.angelamorelli.com/water/
- ↑ http://www.ibtauris.com/Books/Earth%20sciences%20geography%20environment%20planning/The%20environment/Management%20of%20land%20%20natural%20resources/Drought%20%20water%20supply/Virtual%20Water%20Tackling%20the%20Threat%20to%20Our%20Planets%20Most%20Precious%20Resource.aspx
- ↑ http://graphics.latimes.com/food-water-footprint/
- ↑ http://waterfootprint.org/media/downloads/Water_Footprint_Network_Annual_Report_2015_1.pdf
- ↑ http://www.smithsonianmag.com/science-nature/how-trashing-food-wastes-water-too-180957239/?no-ist
- ↑ http://thewaterooms.org/where-is-water/
- ↑ https://www.theguardian.com/sustainable-business/2015/mar/20/cost-cotton-water-challenged-india-world-water-day
- ↑ http://www.usinenouvelle.com/article/dessalement-un-nouvel-eldorado.N289066
- ↑ http://geopolis.francetvinfo.fr/le-boom-de-la-desalinisation-23957
- ↑ http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20130617trib000770774/demain-en-tunisie-il-y-aura-la-mer-a-boire.html
- ↑ https://www.theatlantic.com/most-popular/
- ↑ http://abonnes.lemonde.fr/planete/article/2012/03/12/l-acces-a-l-eau-potable-reste-un-combat_1656511_3244.html
- ↑ https://www.theatlantic.com/national/archive/2014/05/californias-groundwater-depletion-could-cause-earthquakes/370970/
- ↑ http://www.nature.com/nature/journal/v509/n7501/full/nature13275.html
- ↑ http://abonnes.lemonde.fr/planete/article/2012/03/12/l-acces-a-l-eau-potable-reste-un-combat_1656511_3244.html
- ↑ https://reporterre.net/Au-Mexique-la-population-manque-d
- ↑ http://abonnes.lemonde.fr/planete/article/2011/03/04/coca-cola-au-centre-de-conflits-sur-l-eau-en-inde_1488352_3244.html
- ↑ http://www.water-alternatives.org/index.php/alldoc/articles/vol5/v5issue2/175-a5-2-11/file
- ↑ https://www.tni.org/en/article/180-cities-take-back-public-control-of-water-showing-remunicipalisation-is-here-to-stay
- ↑ https://www.tni.org/en/publication/remunicipalisation?context=599
- ↑ https://www.tni.org/en/tnibook/reclaiming-public-water-book
Sources complémentaires
Des articles, des vidéos, des émissions viendront poursuivre la réflexion.
Crédits
Crédits | |
---|---|
Un programme court proposé par Premières Lignes et Story Circus en coproduction avec France Télévisions. | |
Écriture et enquête | Julien Goetz
Sylvain Lapoix |
Réalisé par | Henri Poulain |
Graphisme/Animation | Laurent Kinowski
Michaël Alcaras Gilles Roqueplo |
Sound design | Christophe Joly |
Mixage | Yves Zarka |
Produit par | Luc Hermann |
Images et montage | Juliette Faÿsse |
Assistant monteur | Roman Dugas |
Directeur de production | Aurélien Baslé |
Assistante de production | Julie Ayreault |
Production exécutive - StoryCircus | Hervé Jacquet |
Musique | Cezame Music Agency |
Archives | Getty Images |
France Télévisions Nouvelles Écritures | Pierre Block de Friberg
Céline Limorato Gwenaëlle Signaté Annick Jakobowicz Léo Fauvel |
France info | Julien Pain |
Administratrice de production | Sandrine Miguirian |
Avec la participation du Centre National du Cinéma et de l'Image Animée |